35 : l'appel de la mort
[Guérison, ou abrutissement?
Dans cette mutation de si vaste envergure, mais dont aucun contour précis ne se détache, dont rien ne peut être daté (j’en retrouverais probablement l’essentiel, ès-mêmes termes ou quasi, dans des journaux intimes vieux de dix ou vingt ans, si j’avais...
[Une nouvelle donne?]
Et pourtant, sans oublier que mon récent “cancer” était imaginaire, et que sans doute, quelque part, je le savais, je ne peux pas considérer comme tout à fait négligeable l’équanimité avec laquelle j’en ai reçu la “nouvelle”, et que le seul souci qui...
[Near Death Experience, 2 : la quête du Pacte]
Ils sentent s’écouler les neiges de l’hiver… Cette trouille-là, elle aussi, une fois l’attention aiguisée, on en glane des échantillons ici et là : chez Umberto Eco, par exemple (L’île du jour d’avant), ou Carson McCullers (L’horloge sans aiguilles),...
[Near Death Experience, 1]
J’vais m’tuer! Tous ces “désespérés” qui tiennent les foules en haleine, depuis leur corniche, ou, quelques étages plus bas, le pauvre type qui déboule à la gendarmerie en brandissant son rouleau de corde en guise de preuve des noirs desseins qu’il nourrit...
[L'escroc du gouffre]
Pendant ce temps, à Poitiers, Chantal, que je me serais bien gardé d’accuser (« Ta lettre tombe par hasard en pleine campagne d’auto-extermination »), ne s’en enivrait que davantage elle-même, je suppose, d’avoir un presque-mort à son tableau de chasse,...
[Chez les fous, intermède]
Mais arrivons au “gros morceau”, gros par l’effet, non par la cause, ni les moyens utilisés : trois petits flacons, d’Urbanyl, de Mogadon et de Bellergal, prescrits par un spécialiste des maladies tropicales, que j’avais feint de consulter sur l’état...
[Mes suicides, 2]
De ce billon du suicide ordinaire émergent deux tentatives aussi lamentables que les autres, mais un peu typées – donc racontables. La première remonte à l’été 68, ou plutôt 69… infichu, faute de docs, de la situer avec précision : étais-je déjà classé...
[Mes suicides, 1]
Ma première tentative de suicide, si j’ose l’appeler ainsi, fut aussi insignifiante par le procédé que par les motivations : il y avait un mois facile qu’à toute éventualité j’avais dilué d’avance un tube d’aspirine (ou deux? ma mémoire s’agrippe au chiffre...
[Un certain goût pour la mort]
Véhémence douteuse, dont je ne pouvais me départir tant que ça caillerait, mais qui pourrait trouver trouver bien des prétextes pour s’apaiser au redoux : la cause du malaise gisait surtout dans les regrets que j’exhalais la veille des frimas, et que...
[L'adieu au suicide]
Lequel? L’embarras du choix : on peut nager vers le large, et couler quand on s’endort, mais il est à craindre que la noyade ne nous réveille assez pour rendre le passage difficile; un bon tuyau branché sur le pot d’échappement me plairait davantage,...