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Inventaire avant liquidation

[Sur mon gril, de la médisance à la Bible, en passant par la censure]

14 Février 2018 , Rédigé par Narcipat Publié dans #66 - 67 - 68 - 69 : Indolescence - Quo non descendet? - Ultimes luluttes - Ultimes révélations?

 

En “ce” moment, qui datera sans doute de trois semaines quand vous, s’il en reste, aurez ces lignes sous les yeux, je m’emploie à peaufiner le réexamen de la culpabilité paternelle dans le trouble, le syndrome, le je-ne-sais-quoi dont je suis affecté, réexamen qui va s’achever, ou plutôt s’achève déjà, par une vague et décevante relaxe-avec-réserves : il est certes logique que je m’interroge sur les dégâts qu’il a pu faire chez ses autres enfants, et me sente assez angélique dans cet exercice, puisque je vais finir par conclure qu’aucun d’eux n’est, même de loin, aussi taré que moi. Seulement, c’est l’occasion d’une galerie de portraits 1) qui ne sont pas intégralement élogieux, et certes pas assez perspicaces pour justifier les critiques qu’ils contiennent; 2) dont le rapport avec la question initiale ne resplendit pas toujours d’une immarcescible évidence; 3) et que surtout personne ne m’a demandés, notamment ceux à qui j’ai refilé l’U.R.L. de ces lieux, et qui pourraient estimer que je trahis des confidences qu’ils m’ont faites. De sorte que je me défends mal de l’impression de saisir un prétexte pour rompre tout lien avec ma famille, par crainte qu’elle ne l’ait déjà fait, ou je ne sais quelle autre cause de mauvais aloi, et de le faire sournoisement, comme il sied au visqueux individu qui dort son sommeil agité en moi. Mais trêve aux généralités! Quoiqu’il soit assez délicat de les quitter, pour le détail de corrections qui, ce jour-là (car il y a moult lignes déjà que le présent de ce 16 janvier est revécu) portent sur un croquis approximatif de Jean-Yves, et n’y apportent guère, dont il me souvienne, qu’un supplément de relativisation… accompagné, tout de même, d’une prise de conscience pour le moins tardive : celle du dégoût inquiet que je me serais inspiré, si je m’étais observé jouant avec ma nièce, tout chastement que ce fût. Il est certain que la “volupté” à quoi je faisais allusion plus haut ne surnage pas aujourd’hui, et ce sera pire sous peu, avec les pages que je consacrerai à ma sœur, et à son revers fantasmatique de cupidité. Si elles étaient pénétrantes, susceptibles d’éclairer ceux dont elles traitent, ou quelque lecteur égaré, si elles faisaient preuve de talent, il ne me gênerait pas qu’elles fussent rosses et indiscrètes, même beaucoup plus que ça : selon moi, c’est là qu’est tracée la ligne de démarcation, celle qui sépare un Saint-Simon d’un Viel-Castel, un réquisitoire inspiré d’une compilation de ragots, ligne hélas parfaitement floue quand c’est sa propre prose qu’on observe. À mes yeux, le talent a tous les droits, même à l’injustice; la médiocrité, aucun; et rien n’est plus haïssable qu’un médiocre qui s’auto-confère les privilèges du talent : c’est un animal de ce genre que j’ai le sentiment d’être aujourd’hui, en dépit de l’euphorie rapetassière qui, tout bien considéré, doit peu à la vapote, et beaucoup à l’illusion de perfection que donne un texte vingt fois ravaudé, qu’on trouve encore à “améliorer” in extremis : de loin en loin s’offre l’occasion d’un coup d’œil à l’envers du décor, avec la révélation d’ignorances scolaires enkystées, d’un immondice, par exemple, qu’on a toujours cru masculin, et dont on s’empresse de corriger partout l'entourage immédiat, en frémissant un peu à l’idée des fautes qui peuvent se dissimuler derrière chaque arbre de Brocéliande; mais, tellement plus grave, le soupçon qui vous vient devant, vingt fois déjà lue, une évocation de votre père : « Fille d’institutrice, nabot et mal fringué, il fallait que “Popo” se distinguât »… ou celle d’« un praticien corrézien que Chirac ferait bénéficier, routine, d’un gros redressement fiscal », soupçon, un peu outrancier peut-être, de n’écrire, comme mes élèves centrafricains de 78 ou français des années 2000, et de n’avoir jamais écrit, que pour l’œil, ou l’oreille, en tout cas pour l’effet : bon, ça se discute tout de même, et tout d’abord en ce que c’est précisément quand l’œil de l’autre menace de plus près que vous corrigez. Et merde, ce résumé est insipide, c’est pourtant l’occasion ou jamais de se placer au ras des pâquerettes, ou de risquer une typologie des corrections! Mais nous sommes déjà le vingt, celles du seize s’enfoncent dans le flou, et les caviardages du dix-sept, je ne puis en parler… Je ne puis parler de rien qui soit tripal d’ailleurs, sinon des angoisses mesquines et/ou puériles qui me travaillent aujourd’hui, le vrai, et me paraissent la juste rétribution, précisément, du sacrifice systématique que je fais des amitiés, des gentillesses qui veulent bien forcer mes défenses, et Dieu sait s’il reste peu d’humains qui aient ce courage! sur un bûcher de l’écrit auquel la censure googleuse ôte, il faut bien le dire, tout sens… La dictature de ce congloscelmérat ne sera sans doute pas éternelle, elle est déjà dénoncée, contestée, battue en brèche, mais quand les brèches s’élargiraient encore avant ma mort, la censure de King Gogol ne diffère que par des détails de celle de l’État français, de la presse mainstream et des tribunaux à la botte; or je ne baiserai jamais les babouches de l’oligarchie judéoccidentale, ni des privilèges conférés par cette shoah qui fêtera bientôt son 75ème anniversaire, et semble bien partie pour tourner à la “scie de mille ans”, si l’humanité dure autant que ça; tant que le mouchardage demeurera une institution, et qu’il se trouvera assez de vermines et de crétins pour estimer de leur devoir de dénoncer l’irrespect des tabous… je n’ose même pas citer les moteurs de recherche avec lesquels on me trouve souvent pas loin de la première ligne, au cas où ils auraient oublié de me coller en liste noire… ni même les installer sur mon navigateur, de crainte, voir supra, de tout bloquer. L’idée que je ne serai jamais lu, je le confesse, me casse bras et jambes, et donne la mesure de la sincérité mise en œuvre dans ces constats d’insuffisance qui périodiquement ressurgissent… Mais, que le soi grandiose soit ou non actif, que j’aie fait quelques progrès ou que le mal se soit aggravé, la question demeure, qui fait pâlir toutes les autres : comment s’accommoder de l’isolement définitif? Et la question se complique encore quand on se dit qu’elle peut se traduire par cette autre : comment aller sûrement en enfer? Car enfin, si cette énigmatique oxydation de la cellulose du Linceul persiste à me hanter, ce n’est pas nécessairement pour des prunes… Je lisais la nuit dernière Cloner le Christ? de Cauwelaert, une acquisition à un rond dont je ne parlerai pas le seize, car elle date du dix-sept. Le bouquin, datant de 2006, est obsolète, et Cauwelaert un esprit faux, un menteur éhonté doublé d’un sophiste, qui, à chaque page, n’hésite pas à dissimuler les arguments de l’adversaire, dont il prétend rendre compte, à grimer des hypothèses en certitudes, et à insinuer des affirmations douteuses sous emballage de questions, de sorte qu’il est impossible, même quand on n’a aucune lumière sur le sujet dont il traite, d’ajouter foi à la moindre info de sa plume, au demeurant aussi agréable qu’exaspérante. N’empêche qu’à mon moi clignotant et vaseux, l’autorité de tous ces croyants qu’il cite, de tous ces chrétiens qui tout de même ont bien dû, un jour ou l’autre, déglutir l’énorme pilule de la Bible, depuis les ignobles et mesquinissimes prescriptions du Lévitique et du Deutéronome, dignes d’un garde-mites ou d’un huissier de village, jusqu’aux menaces de géhenne de feu dont le sieur Jésus est si prodigue (je ne parle pas de Paul, qui demeure en souffrance), cette autorité illusoire du nombre suffit à me jeter derechef dans l’angoisse : n’est-ce pas me damner moi-même que m’arrêter là comme un âne buté, pour lire mille conneries et n’en refuser qu’une – un pavé certes ennuyeux et révoltant, mais où des milliards de gens, pas tous plus ignares et idiots que moi, ont vu la marche de leur Salut, pour refuser de m’instruire, au profit d’écrire… quoi? rien que je sache, et pour qui? à présent uniquement pour des êtres que je vais offenser en parlant d’eux! Ce qu’il me reste de lecteurs me tire hors de la vérité! Hier, ils étaient quatre; après-demain, ils seront deux, dont moi, peut-être. Est-ce en considération d’eux que je m’expose à une éternité de cabinet noir, infligée, pis est ou pas, en toute justice, si j’en crois la coulpe qui monte des grottes?

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